Tokyo 61

J’ai bien tenté de vous parler de l’exposition Klein à la Polka galerie dès la semaine dernière, au lendemain du vernissage, mais il y avait un tel monde que j’ai préféré y retourner sereinement hier AM. Et si vous êtes à Paris, faites donc un crochet par la rue St Gilles car ces clichés valent vraiment le déplacement.

Ces photos en noir et blanc que William Klein a prises en 1961 au cours d’un voyage officiel, pour lequel il est resté 3 mois au Japon.

Des photos du couple impérial ou de repas dans des jardins ministériels en témoignent, mais Klein va très vite décider de sortir du rang, du cortège officiel pour aller photographier la rue.

Portraits souvent en gros plan d’un Japon en pleine mutation.

A la fois toujours ancestral avec ses combats de sumo, son défilé d’idole du bouddhisme zen, ou ses photos de danseurs Buto, cet art traditionnel japonais. Des danseurs qu’il arrive à faire sortir, cela dit, dans la rue pour la 1ere fois, pour faire un happening.

Traditions donc, mais aussi, Japon en pleine reconstruction, les yeux tournés vers les USA, avec cette photo par exemple, d’opération de débridage des yeux ou ce champion de baseball nippon. Clichés impressionnants aussi de ce boxeur peintre qui se réclame du mouvement néodadaiste qui se met de la peinture autour des poignets pour faire du draw painting avec ses gants, parallèle à Pollock, donc, aux USA.

Des photos dont certaines sont inédites en plus, l’un de ces inédits utilisant cette technique de Klein de mettre des coups de peinture sur ces clichés, histoire de renouer à ses premières amours lui qui sort à l‘origine des Beaux Arts. Travail sur le mouvement, sur la netteté et le flou, travail parfois très graphique aussi. Vous avez le temps de la voir cette expo Klein, c’est jusqu’au 9 mai à Paris  la polka galerie.