Hier je vous parlais des Oracles du design qui vient d’ouvrir à la Gaîté lyrique. Et bien au rayon littérature, c’est presque un objet de design, le livre que j’ai devant les yeux. Un livre qu’on a d’abord envie de caresser sensuellement de la main avant de plonger les yeux dedans.
Couverture noire au grain poudré.
En fait, ce beau livre, qui s’intitule Nostalgia, hommage à Tarkovski, c’est le premier ouvrage d’une nouvelle maison d’édition, Louison éditions, un peu dingue, cette maison, puisque déjà, elle vient d’être lancée, dans un contexte où le milieu littéraire n’est pas du tout au plus haut de sa forme, et elle est d’autant plus audacieuse qu’elle s’est donnée pour mission de soutenir des artistes exclusivement Russes. Et alors me direz-vous ? Et alors… disons que Poutine n’est pas le meilleur attaché de presse de son pays actuellement et que les autres éditeurs français craignent le vent sibérien et patriotique plus que jamais.
Pour cette première éclosion d’un peu plus de 500 pages, c’est la journaliste et photographe russe, Natalia Turine, qui a donc eu l’idée de faire alliance avec Snob, un semestriel très chic de littérature qui paraît là-bas.. et avec la complicité du rédacteur en chef de ce journal, elle a acquis les droits de certaines nouvelles pour les éditer en français… en l’occurrence, elle en a choisi 18, autour d’un thème : la nostalgie.
La nostalgie, caractère inhérent à l’âme russe.
En particulier chez ces artistes, musiciens, peintres ou écrivains. Parmi les auteurs de cet ouvrage qui va vous faire voyager jusqu’à la Neva, on trouve des gens comme Edouard Limonov, Sorokine ou Chichkine. Des auteurs qui n’ont pas peur de sacrifier leur vie, leur liberté pour leur art, pour leur message. Ca aussi, c’est d’ailleurs une autre ligne directrice de cette collection : garder l’âme nostalgique, mais surtout révolutionnaire. Y compris dans les romans russes qu’elle s’apprête à publier à l’avenir.
En attendant, celui-ci s’intitule Nostalgia et a paru chez Louison éditions.