Ni vu mais connu…

Ce we, j’ai fait l’AR Paris-Beijing. Paris Beijing, c’est le nom d’une galerie qui se trouve à Paris rue de Turbigo, consacrée, je vous le donne en 1000.. aux artistes chinois. Bien ouéj.

Et en l’occurrence, en ce moment c’est le travail de Liu Bolin qui est exposé là-bas. Liu Bolin, même sans être un as en matière d’art contemporain, vous avez peut-être entendu parler de lui… c’est cet artiste chinois, surnommé l’homme invisible,  qui fait des performances de camouflage. Une technique qui pourrait paraitre ludique si elle n’était mise au service de ses idées. Puisque sa première photo ainsi est née après que le gouvernement chinois ait décidé de raser le quartier d’artistes où il habitait.. et ce, pour les JO de Pékin. On retrouve dans cette galerie quelques dissimulations militantes comme cette photo d’une vingtaine d’habitants de la province du Shandong, la province natale de Liu Bolin, des habitants qui posent camouflés dans un champ de blé pour y disparaître. Disparition symbolique du fait de la présence d’une usine chimique qui anéantit imperceptiblement mais sûrement la vie humaine dans ce que lui a surnommé le Cancer village. Vidéo aussi de la performance qu’il a réalisée lors du vernissage de cette expo, hommage à Charlie Hebdo, lui qui est né un 7 janvier.. où il a maquillé 17 figurants en cibles.. Quelques photos de ces camouflages, donc, sont ainsi accrochées mais on voit un travail moins connu de lui comme ces magnifiques éventails  où il rassemble des figurants bodypaintés là encore,  et imitant les postures de la Renaissance.

Trônant aussi dans la galerie, ce poing en acier , le sien, gravé du slogan de propagande de la ville de Pékin. Poing tourné vers le bas, pour s’opposer à la révolution. Enfin, parsemés dans l’expo, des sculptures magazines pour souligner la liberté d’expression dans une Chine en plein développement économique mais où la censure fonctionne elle aussi à plein régime.

Petite exposition donc qui donne cela dit un bel aperçu de son travail avant une rétrospective plus conséquente annoncée à la Maison européenne de la photographie dans 2 ans.  C’est jusquau 23 mai, au 62 rue de Turbigo à Paris.

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