Mission : Stromboli

Vacances en décalé cette année. Et une nouvelle mission  : s’offrir un break avec l’enfant avant la rentrée. L’enfant de maternelle, qu’on peut encore kidnapper de l’école, sans traumatiser maître et directrice d’établissement.

L’an dernier, le road trip aux USA s’étant bien passé, il fallait un challenge supplémentaire cette année. Pimenter le guacamole avec quelques grains de poivre bien coriaces.

J’ai donc décidé de partir seule. Seeeeeule ??? Avec un enfant de 5 ans qui va te faire des bruits de tortues Ninja 5 heures par jour, te réveiller à 7 heures du mat’ et chanter Sam le pompier jusqu’au coucher ? Eh oui, on est une warrior ou on ne l’est pas. Une mère quoi.

 

 

Bref. Pour éviter trop d’heures en avion et nous garantir une météo relativement clémente en septembre, j’ai piqué sur la mappemonde une épingle sur la Sicile. Paris-Catane, c’est 2H25 en avion. Raisonnable pour un être dont la patience se limite au quart d’heure habituellement. Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’on passerait ensuite, lors du séjour, autant de temps dans les bus et bateaux qu’à profiter du paysage et des loisirs sur place. Mais l’enfant n’a pas eu (trop) l’air de s’en plaindre.

Avant le départ, j’ai vu très peu de conseils pratiques sur le net pour m’aiguiller sur mon ambitieux trip de dévotion maternelle extrême. En voilà donc quelques-uns, après 8 jours dans les îles éoliennes.

 

 

 

CATANE- MILAZZO

Pour aller de Catane à Milazzo, la ville d’où partent la plupart des ferries vers les Eoliennes, empruntez le « Giuntabus » (15 euros et l’enfant de moins de 5 ans ne paye pas). Ce bus est direct de l’aéroport jusqu’au port de Milazzo. L’attente peut être un peu longue à l’aéroport (1H30 pour notre part) mais la simplicité du trajet vaut toutes les minutes perdues à faire des shifumi.

Pour éviter de rater le bateau pour les îles (il vaut mieux acheter ses billets à l’avance, même si vous payez une taxe de 1,50 E par ticket), j’ai réservé une nuit sur place à MILAZZO. Ville sans aucun intérêt. Qu’on peut même qualifier de vilaine, et dont les rues sont extrêmement mal indiquées. A vos google map pour éviter les déconvenues (si, comme moi en plus, vos notions d’italien se limitent à prego et pizza).

 

Il y a deux possibilités pour se rendre aux îles : les ferries (via Serimar) ou les aliscafi (via ustica lines) qui sont beaucoup plus rapides. En revanche, quand la météo est capricieuse, quand il y a trop de rafales de vent- ce qui a été le cas en septembre cette année- les bateaux peuvent être annulés. Une bonne source de stress supplémentaire.

 http://www.libertylines.it/

MILAZZO – VULCANO

Mardi matin 9H20. Prêts pour le boat trip.

Première île au programme : VULCANO. La plus proche de Milazzo, à 1Ho0 en bateau.

Si vous achetez les billets sur internet sur le site d’ustica lines, n’oubliez pas de retirer vos tickets au guichet de l’embarquement au moins 30 minutes avant le départ (prix en septembre 2016: 18 euros pour l’adulte/ 12,80 pour le ragazzo).

L’enfant est ravi. Même pas l’ombre d’un sac à vomi. Pourtant, le bateau sent l’odeur de vieux vestiaire, mais ses petits soubresauts font croire à l’enfant qu’on est dans un uber manège.

Cela dit, l’expérience olfactive du bateau n’est rien, comparée à ce qui nous attend au débarquement. Car dès la sortie de l’aliscafo, on troque l’odeur de chaussettes contre celle d’une armée d’oeufs pourris. Cette odeur nous suivra partout, y compris sous les draps de l’hôtel, pourtant magnifique.

Cette odeur d’oeuf pourri, c’est celle du soufre. A côté du port (Porto Levante), on peut en effet se baigner dans de la boue (cette boue liée à la présence du volcan). Si vous avez du psoriasis, foncez ! Ca évitera même les piqures de moustiques et les plans drague indésirables pour la suite du voyage. En revanche, le personnel de l’hôtel m’a déconseillé de faire ces bains avec l’enfant, qui aura la peau douce mais quelques complications gastriques.

 

Il y a peu de choses à faire à Vulcano mais on peut y rester facilement, comme nous, 1 jour et demi. Histoire de profiter de la piscine avec vue sur le Gran Cratere (Vulcano Blu residence).

A défaut d’aller se rouler dans la boue comme des cochons, on a par ailleurs fait un tour sur la plage de sable noir de Porto Ponente pour déjeuner là-bas (à 10 minutes à pieds de l’ hôtel) et vers 16H, on a entrepris l’ascension du volcan. Avec l’enfant, on a mis environ 1H15 pour atteindre le sommet, et je me suis dit que, de mon côté, j’allais renforcer les cours d’aquagym à la rentrée avec pas mal de cardio. Il faut d’ailleurs impérativement emporter beaucoup d’eau et faire attention ensuite à la descente car on glisse sur les cailloux. En revanche, le paysage est sublime de là-haut, et voir les fumerolles n’impressionne pas que l’enfant.

Pour compléter l’épreuve sportive, Gallimard a sorti un petit livre illustré très didactique qui explique les volcans aux plus petits.

Conseil pratique : les hôtels proposent des navettes pour se déplacer dans l’île, mais il vaut mieux prendre une bonne lampe de poche si vous voulez vous déplacer seuls, car l’île est mal éclairée (comme la plupart des Eoliennes).

Bons plans gourmands :

-les glaces de Ritrovo Remigio, à côté du débarcadère.

– les pane (sorte de grosses tartines) du bar de la plage de Porto Ponente

 

VULCANO-LIPARI

Mercredi début d’AM, on change d’île. Encore une fois, pensez à réserver les bateaux si vous ne voulez pas faire du sur place plus longtemps que prévu.

Autre ambiance pour LIPARI, l’île de Barberousse (véridique, il la saccagea au 16eme siècle), et l’on ressent, dès la descente du bateau, la pression touristique. Même en septembre.

A deux pas, se trouve la rue principale de Lipari : Corso Vittorio Emanuele. Alternance de boutiques racoleuses proposant des excursions pour Stromboli et de tréteaux avec cartes postales et colliers en coquillages.

Malgré tout, on peut tomber, dans cette rue, sur des pépites pour le palais :

– Gentile : copieux paninis fondants et personnel adorable, en particulier avec les enfants

– Pâtisserie Subba : pour la « pasta paradiso », un petit gâteau en pâte d’amande avec un coeur fondant au cédrat confit (c’est une spécialité locale).

– Trattoria del Vicolo, vico d’Ulisse (une ruelle qui donne sur le Corso Emanuele) : pour leurs pâtes au goût délicat (attention, rajoutez 6 euros pour les couverts)

Dans cette rue, il y a un supermarché, très pratique pour le ravitaillement en eau.

Lipari est plus chère que Vulcano et Milazzo côté hébergement (à Vulcano, la nuit coûtait 70 euros. A Lipari : 110), mais on s’en sert, en général, de point de chute pour rayonner dans toutes les îles. Ce qui peut-être une bonne idée, plutôt que de changer d’île tous les deux jours.

Quelques temps forts à Lipari…

Autant être honnête, on perd énormément de temps à dépendre du réseau de bus (ursobus.com), qui n’est pourtant pas le pire des Eoliennes. A faire, donc, en jonglant avec les horaires de bus : l’OBSERVATOIRE (osservatorio). Le bus se prend au port et s’arrête à Capistello, au pied d’une énorme montée (remusclage des fesses garanti après ces 8 jours). Au bout : le graal, une vue sublime sur Vulcano. Et si vous êtes un peu téméraire et pensez pouvoir rentrer à pied en ville (car les bus sont très peu nombreux), vous aurez alors le temps de continuer le sentier dans la broussaille. Vous tomberez alors sur les FARAGLIONI (ces rochers qui surgissent de la mer).

L’enfant en avait assez d’être traîné par sa mère comme un vieux sac Gucci, on a donc fait le reste des balades en bus local. CAVE di POMICE n’a que peu d’intérêt (c’est là où Mussolini faisait déporter ses opposants  pour les faire travailler dans des installations d’exploitation de carrières de ponce). Il ne reste qu’une usine délabrée. Pas très fan non plus de la plage célèbre de CANNETO (à moins d’aimer les galets).

Ne mettez pas pas non trop d’attente dans la « plage blanche », elle ne l’est plus.. blanche. En revanche, même sans s’arrêter pour se balader à pied dans les carrières de KAOLIN (pour cela, s’arrêter à caolino, dans le bus qui va vers Quattropani), la route en bus est splendide et vaut vraiment le billet (2,60 l’aller).

Sinon, à côté de ce circuit finalement assez traditionnel, à 2 pas du castello, à côté de la mairie, il y a un parc avec des jeux pour les enfants. Vous me bénirez pour ces minutes où vos enfants joueront seuls au toboggan et au chantier.

 

 

LIPARI-SALINA

Vendredi fin de matinée, direction SALINA, l’île aux moustiques (30 piqures en 2 jours, ça fait un sacré souvenir).

On se rapproche de Stromboli. On quitte surtout les guitounes pour touristes pour un climat plus authentique. En tout cas, en septembre. Les ruelles de SANTA MARINA en cette saison sont hors du temps. Parfum de sérénité. Quelques boutiques de créateurs façon Ramatuelle. Quelques petites épiceries.

L’ile semble ouvrir une boulimie de découvertes (attention cependant, car le réseau de bus est pire qu’ailleurs, et pour vous rendre par exemple à POLLARA, lieu du film Il Postino avec Philippe Noiret, il faut passer impérativement par MALFA, ce qui vous prendra la journée, en bus). L’office du tourisme peut vous donner les horaires par écrit. Quoi qu’il en soit, j’écris « semble » car l’enfant est tombé malade. Il a bien choisi son île. Totalement isolée. Cela dit, je peux donc vous dire qu’il y a une pharmacie (les produits sont deux fois plus chers qu’en France. Pour du doliprane, il faut demander de la tachipirina), que pour vous faire comprendre, à l’office du tourisme de Santa Marina, on parle français, et qu’il y a un poste de secours qui peut exceptionnellement faire des consultations (sinon, il faut prendre le bateau pour aller à l’hôpital de Lipari).

Anéanties donc, la possibilité de visiter le reste de Salina, et surtout la virée à STROMBOLI, le volcan qu’on voyait pourtant bien, trônant au loin, depuis la villa Rossa où nous étions hébergés. Pour les enfants de moins de 10 ans, il est déconseillé de tenter l’ascension complète, mais des bateaux proposent, surtout le samedi, des excursions à la journée avec pause sur l’île branchée de Panarea et vue sur la lave coulante le soir, depuis le bateau (à Salina, l’excursion coûtait 60 euros. L’enfant n’aurait pas payé)

Bon plan gourmand : les granite de Granite e gelati, un kiosque à gauche de l’église de Santa Marina, où l’on peut se poser dans une courette ombragée pour déguster.

SALINA- CATANE

Après deux jours de fièvre intense en raison de l’influenza (une grippe costaud comme une pizza aux frites.. oui ça existe),  il a fallu se résoudre à remettre nos habits de pirates aux vestiaires.

Bateau tout d’abord pour Milazzo (17,55 E pour l’adulte/ 11,15e pour l’enfant), bus du port de Milazzo à Messine ensuite (4,20E et gratuit pour les moins de 5 ans, les billets s’achetant dans le bus), puis train ou bus pour se rendre dans le centre de Catane (le bus coûte 8,20e). L’enfant a été fort patient car le trajet Salina-Catane dure en tout environ 6 heures.

Changement de cap à l’arrivée à CATANE. Une ville aussi belle qu’agressive. Dès la station centrale des bus (qui est à côté de la gare), des taxis tentent de nous arnaquer en proposant de nous amener au centre qui n’est qu’à 5 mn à pieds, pour 10 euros. L’ambiance est, de manière générale, assez brutale. Avec en plus, une présence militaire importante en ces temps de « vigipirate » généralisé. Contraste avec le climat insulaire des Eoliennes.

Et au milieu des trottoirs défoncés et des murs salis, des bijoux. Des monuments, des palaces, pour certains aussi beaux qu’à Rome. Des ruelles dans lesquelles il fait bon se perdre, le nez en l’air, sachant que le repère principal est la via Etnea, l’arrête centrale de la ville. Avec les enfants, on peut aller Piazza del Duomo, pour sa fontaine de l’éléphant. Juste à côté, se trouve le marché aux poissons avec ses poulpes vivants. Fascinant pour les enfants.

Bon plan gourmand : Savia, via Etnea 302 pour les arancini à la chaîne (attention, un seul suffit pour un dîner)

Dernière info pratique. Pour repartir du centre de Catane vers l’aéroport, il y a l’alibus. Un bus qui se prend notamment piazza Stesicoro c’est en face des arancini). Le prix : 4 euros (le chauffeur n’a pas fait payer l’enfant) et le trajet dure environ 45 minutes.

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